17 Juin 2012

Une belle leçon de patience

Dans la vie trépidante dans laquelle nous évoluons, il nous arrive parfois de perdre patience, et de ne plus faire attention à ce qui se passe autour de nous.Des moments uniques s'offrent néanmoins à nous, sans que nous en ayons conscience. Cette lettre écrite par un chauffeur de taxi de New York en est l'illustration.

«Je suis arrivé à l'adresse et ai klaxonné. Après avoir attendu quelques minutes, je klaxonne à nouveau. Comme il s’agissait de ma dernière course, je pensais partir, mais finalement je me suis stationné et dirigé vers la porte et ai frappé .. « Juste une minute », a répondu une voix de personne âgée. Je pouvais entendre quelque chose qui traînait sur le plancher.

Après une longue pause, la porte s'ouvrit. Une petite femme dans ses 90 ans se tenait devant moi. Elle portait une robe imprimée et un chapeau à voilette, ressemblant à un personnage de film des années 1940.

À côté d'elle il y avait une petite valise en nylon. L'appartement semblait comme si personne n'avait vécu dedans depuis des années. Tout le mobilier était recouvert de draps.

Il n’y avait pas d'horloges sur les murs, pas de bibelots ni aucun ustensile sur les comptoirs. Dans un coin il y avait une boîte en carton remplie de photos et de la verrerie.

« Pourriez-vous porter mon bagage jusqu'à la voiture? » dit-elle. J'ai porté la valise jusqu’à mon véhicule, puis suis retourné aider la femme.

Elle prit mon bras et nous avons marché lentement vers le bord du trottoir.

Elle n'arrêtait pas de me remercier pour ma gentillesse. « Ce n'est rien », je lui ai dit .. « J'essaie simplement de traiter mes passagers de la façon dont je voudrais que ma mère soit traitée. »

« Oh, tu es un bon garçon », dit-elle. Quand nous sommes arrivés dans la voiture, elle m'a donné une adresse, puis demanda: « Pouvez-vous passer par le centre-ville? »

« Ce n'est pas le plus court chemin », répondis-je.

« Oh, cela ne me dérange pas », dit-elle. « Je ne suis pas pressé. Je me rends au centre de soins palliatifs. »

J'ai regardé dans le rétroviseur. Ses yeux scintillaient. « Je n'ai pas de famille a quitté » reprit-elle d'une voix douce ..« Le docteur dit que je n'en ai plus pour très longtemps. » J'ai discrètement arrêté le compteur.

« Quelle route voudriez-vous que je prenne? » Demandai-je.

Pendant les deux heures qui ont suivi, nous avons roulé à travers la ville. Elle m'a montré le bâtiment où elle avait travaillé comme opérateur d'ascenseur.

Nous avons traversé le quartier où elle et son mari avaient vécu quand ils étaient jeunes mariés. Elle m’a fait arrêter devant d'un entrepôt de meubles qui était à l’époque une salle de bal où elle était allée danser lorsqu’elle était jeune fille.

Parfois, elle me demandait de ralentir en face d'un bâtiment particulier ou dans un coin et s'asseyait le regard perdu dans l'obscurité, sans rien dire.

Lorsque le soleil commença à rejoindre l'horizon, elle dit soudain: « Je suis fatigué j’aimerai que nous y allions maintenant ».

Nous avons roulé en silence à l'adresse qu'elle m'avait donnée. C'était un édifice bas, comme une petite maison de convalescence, avec un portique pour rentrer dans une allée.

Deux infirmiers sont sortis et se sont dirigés vers le taxi. Ils étaient très attentionnés et surveillaient tous les mouvements de la vieille dame.Visiblement ils attendaient son arrivée.

J'ai ouvert le coffre et porté la petite valise jusqu’à la porte. La femme était déjà assise dans un fauteuil roulant.

« Combien vous dois-je? » M’a-t-elle demandé, en ouvrant son sac.

« Rien » lui dis-je

« Vous devez gagner votre vie », répondit-elle.

« Il y aura d'autres passagers, » ai-je répondu.

Presque sans y penser, je me suis penché et lui ai donné une accolade. Elle me sera fort.

« Vous avez donné un petit moment de joie à une vieille dame », dit-elle. « Je vous remercie. »

Je lui serrai la main, et me retournai.. Derrière moi, une porte a claqué, c’était le bruit d'une vie qui se termine ..

Je n’ai pris aucun passager le reste de ma course. J'ai conduit sans but perdu dans mes pensées.

Je n’ai pratiquement pas parlé le reste de la soirée. Que se serait-il passé si cette femme avait eu à faire à un chauffeur en colère, ou à quelqu’un d’impatient et pressé de finir sa journée?  Et si j’avais refusé de prendre la course, ou avais klaxonné plusieurs fois, et pour finir étais parti sans attendre ?

Après réflexion, je ne pense pas avoir fait quelque chose de plus important dans ma vie.

Nous sommes conditionnés à penser que nos vies tournent autour de grands moments.

Mais les grands moments sont souvent des jolis petits instants auxquels nous ne prêtons pas assez attention.»

(Je n'ai malheureusement la source originale de ce texte, je remercie son auteur et celui qui a diffusé son texte que j'ai traduit au mieux)

 

11 thoughts on “Une belle leçon de patience”

  1. Merci à ce chauffeur de taxis pour sa diplomatie et générosité! Cela aurait pu être ma mère ou la vôtre peut-être… Je suis certain que cette vieille dame malgré le peu de temps qu’il lui reste à vivre a revue toute sa vie se dérouler devant ses yeux en retournant au centre-ville!

      1. Il paraît très évident que l’on ne peut connaître le « réel besoin » d’une personne, si on ne se fie qu’aux apparences et qu’on ne prend pas le temps nécessaire pour le découvrir…

  2. Très belle histoire,je l’ai lu sur face boock ,cette semaine ,je la partagerais aussi sur mon blog,c’est magnifique,ce chauffeur a une belle âme et peut être fier de lui
    Belle journée

  3. Merci pour cette traduction et cette leçon d’humilité, un très beau témoignage, un grand bravo pour ce chauffeur de taxi.

  4. Quelle histoire! Est-ce que ça se produit avec les chauffeurs de taxi au Quebec? C’est intéressant de voir comment nous sommes tous différents et nous pouvons apprendre des choses de tout le monde.

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