15 Jan 2012

Mon défi « 12 mois sans superflu »: le bilan

De quoi s’agit-il ?

Comme certains d’entre vous le savent je mettais lancer un défi en janvier 2011 comme j’aime souvent le faire. Il s’agissait cette fois de ne rien acheter de « superflu » durant les 12 prochains mois. Ma définition du superflu étant dans ce cas précis, tout autre achat en dehors de la nourriture, des loisirs et des voyages. Ma liste « proscrite » était donc constituée de : vêtements, cd,  livres (sauf professionnels),  gadgets, bibelots, magasines et autres « babioles » que j’avais une certaine tendance à me procurer sans réfléchir ni à son intérêt , ni à la réelle nécessité de me le procurer.

Je ne me considérai pas comme un acheteur compulsif, mais je reconnais qu’il m’arrivait assez souvent d’acheter même si le besoin n'était pas là, et me sentir facilement « interpellé » par une aubaine qui me semblait être « l’affaire du siècle » !

 Cette décision a été principalement provoquée par l’écriture de mon livre « Pas d’excuses », et plus précisément lorsque je fais référence au bonheur et à la « surconsommation » à laquelle nous sommes quotidiennement exposées. Cela a agi sur moi quasiment comme une « thérapie » et m’a fait prendre conscience de l’importance de réagir avec vigilance et me « tester » face à cette manière de se comporter.

Voilà les 12 mois de ce défi écoulés et je peux faire mon bilan et bien sûr répondre aux questions que certains m’ont déjà posées sur le déroulement et résultats de cette expérience. Nombreuses sont en effet les personnes au courant de mon projet qui m’ont régulièrement interrogé sur ma capacité à tenir et sur ce que cela provoquait comme réactions.  

Comment ais-je vécu cette période de « sevrage » et quel impact cela a-t-il eu sur moi?

Cette expérience a été extrêmement riche et intéressante à divers titres. En étant dans cet « état de veille», il m’a été plus facile d’observer ce qui se passait autour de moi, bien sûr d’analyser mes propres réactions, mais aussi l’environnement, et le comportement des individus dans un univers de « surconsommation ». J’ai réalisé rapidement à quel point les tentations sont fortes, et combien nous sommes, en permanence, sollicités. Même si je savais que la publicité a un impact important sur nous, j’ai mesuré et pris conscience de son omniprésence dans toutes les sphères de notre vie. J’ai encore plus compris à quel point les technologies se développent rapidement , à quelle vitesse les modes défilent et comment nous nous sentons rapidement « hors circuit » et envahis d’un sentiment de frustration lorsque nous ne sommes plus au « goût du jour ».

 Cette « aventure»  m’a permis de réaliser combien j’avais autour de moi plus que le nécessaire pour vivre confortablement et heureux. Je me suis surpris à « redécouvrir » des CD, des livres, des vêtements oubliés ou négligés. Je suis devenu plus curieux et débrouillard, en empruntant à des amis, en passant plus de temps dans les librairies, en me concentrant un peu plus sur l’essentiel. Un certain sentiment de « fierté » se manifeste toujours lorsqu’après une tentation devant une vitrine ou un rayon de magasin, je réussis à fuir sans « craquer », comme un alcoolique en cure, qui aurait encore passé une journée sans boire !

Et ensuite ?

Beaucoup m’ont posé la question si cette expérience aura un impact dans le futur sur mes comportements d’achat. Évidemment oui ! je n’envisage pas de reconduire cette « aventure expérimentale », mais je suis maintenant beaucoup plus vigilant dans ma manière de consommer, de réagir face aux sollicitations. J’ai été surpris de voir les réactions positives de beaucoup de personnes de mon entourage, qui sans vouloir entreprendre le même défi souhaitaient se «tester» sur une période. Je n’ai pas encore décidé quel sera mon nouvel objectif, j’ai quelques idées peut-être en avez-vous…

Vous pouvez à travers ce blogue donner vos commentaires et réactions sur le sujet, ils seront les bienvenus.

 

6 thoughts on “Mon défi « 12 mois sans superflu »: le bilan”

  1. Cet article est très intéressant. Ce genre de sujet m’avait déjà interpellée lorsque j’ai lu les l’Art de la Simplicité et l’Art de l’essentiel, de Dominique Loreau. Il est clair que nous avons tendance à accumuler, mais là où cela fait notre malheur, c’est quand nous nous identifions à nos possessions… Et c’est une grande maladie de la société d’accorder un jugement et une valeur selon le travail que font les gens ou ce qu’ils possèdent. Et cela mène à oublier les choses simples et essentielles. Je n’ai pas vraiment essayé de me tester sur une période pour ne rien acheter de superflu, et j’avoue que j’achète parfois « pour le plaisir », mais je me pose toujours la question de savoir si je veux vraiment ce que je convoite, et si je vais m’en servir, et ça permet déjà de faire un sacré tri dans la consommation!

    1. Merci, «Sunniva», j’ai moi aussi beaucoup aimé les ouvrages de Dominique Loreau. Je rejoins comme tu le mentionnes, l’importance de « se faire plaisir » de temps en temps. La vie est trop courte pour ne pas le faire, mais comme pour toute chose une prise de conscience et un bon dosage est souhaitable.
      Au plaisir

      1. Entièrement d’accord, et j’ajouterai aussi que le fait de se faire plaisir ne doit pas être lié uniquement à la consommation, ça aussi c’est une prise de conscience à avoir. Il est plus plaisant et plus enrichissant de vivre d’expériences, et ça laisse plus de souvenirs qu’un achat. Depuis que j’ai réalisé ça, j’ai mis un point d’honneur à me balader pour découvrir des choses, vivre à fond, et surtout apprendre chaque jour et tester des choses. On peut nous enlever des possessions mais pas le vécu.
        Au plaisir 🙂

  2. D’accord à 100% nous offrons à nos enfants (adultes maintenant) des « moments » et c’est vraiment génial (hier les 3 fréres sont allés dans un spa ensemble, ce cadeau restera certainement gravé pour eux…)

  3. bonjour Jean-Pierre,
    d’abord Waouh !!! quel courage !! 12 mois ça me parait énorme, en lisant votre article, je me disais, ok je serais capable de passer devant les vitrines et remettre mes vêtements de l’an passé, me passer de magazines en allant sur internet et oui comme vous dans les librairies, me passer de bouquins…. hum, bon direction bibliothèque…quoique j’aime tellement « posséder » mes propres livres… je lirais alors ce que j’ai achetés et pas encore lus… je crois que le plus dur, mais je ne sais pas si vous l’avez fait, c’est se nourrir sans superflu ?? pas d’apéro champagne, pas de chocolats, de petites choses fines à déguster ? un frigo quasi vide ?? légumes, céréales.. c’est ce côté « disette » qui m’ennuie le plus …
    je tenterai bien l’expérience sur un mois déjà, pour voir ….
    Mille mercis pour votre partage,
    bien à vous,
    Sylvie.

    1. Bonjour Sylvie
      Merci pour votre commentaire. Je considére que pour rendre un défi intéressant et motivé il doit être «audacieux», à savoir aller un peu plus loin que ce que l’on se sent capable. Donc 12 mois permet effectivement de se «dépasser». Il faut aussi rendre les défis, comme les objectifs réalistes, donc à vous de voir quelle durée sera possible pour vous. On dit aussi qu’un objectif doir être «écologique», ce qui veut dire ne pas avoir de conséquences pour soi, les autres, l’environnement etc…
      Pour le superflu dont vous parlé sur le plan alimentaire, je ne m’y suis pas du tout occupé. Cela touche trop mes valeurs qui sont de me faire plaisir, la bouffe seul ou avec les autres vont parti des choses que j’aime et me rendent heureux. La modération est plus ma philosophie.
      Tenez-moi informé de vos projets et leurs évolutions…Au plaisir

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